La souveraineté stratégique est à la data ce que la gastronomie est au foie gras

5 juillet 2023

La course technologique seule ne suffit pas pour une entreprise. Sans souveraineté stratégique, sans boussole pour s’orienter dans la bonne direction, sa stratégie digitale ne créera pas de valeur pérenne, aussi technologiquement robuste et avant-gardiste soit-elle.

Brevets, pare-feux, mécanismes de transactions sécurisées… Le prisme technique de l’ingénieur confisque l’appréhension du digital au service d’une marque. Or, c’est un prérequis.

Le foie gras sans la gastronomie française serait un simple pâté, comme le serait la data sans souveraineté stratégique. Ce qui fait basculer le foie gras dans la gastronomie, c’est tout ce qui l’accompagne : des gestes précis, des mets singuliers, un mariage avec un cépage d’exception, un art de vivre, une convivialité, un mode de vie. C’est bien la gastronomie française, et non la cuisine, qui figure au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO : la gastronomie crée les conditions dans lesquelles la cuisine est préparée et dégustée. La cuisine et les aliments qui la composent sont des prérequis. La data a besoin d’un bon cuisinier et de consommateurs raffinés qui sont en droit de savoir ce qu’ils peuvent exiger.

Puisque rien ne ressemble plus à une technologie qu’une autre technologie, l’absence d’une colonne vertébrale stratégique qui sous-tend, motive et façonne ce que produit cette technologie gaspille le gain espéré d’une stratégie digitale et crée un message qui se noie parmi les autres : la souveraineté stratégique réconcilie le tout.

Retrouvez la tribune de Philippe Lentschener dans l’Opinion : « La souveraineté stratégique, meilleure amie de la data ».

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